Photo: BDRS

 

Pour Abyale artiste Franco Gabonaise, tout commence discographiquement parlant en 1990 avec le tube Dance I Wanna Be Your Lover Too, puis I Don’t Talk About Love en 1991, suivi de A Kiss From Paris et de The Snooker en 1992.

En 1993, sort un quatrième extrait de Nightbuzz son 1er opus, un titre downtempo I Wanna Find Somebody dévoilant une nouvelle facette de l’artiste.

Ce que le grand public ignore peut-être c’est qu’Abyale a suivi une formation théâtrale à l’Espace Acteur et qu’elle a aussi intégré l’école de chant crée par Bernard Lavilliers, Joséphine B où sa prof de chant n’était autre qu’Armande Altai.

 

Photo: C.Brzezinsk

 

Peux tu nous raconter ton parcours durant ces années Dance symbolisant le début de ta carrière, ta collaboration avec Fred Rister notamment ?

Peu de gens le savent mais j’ai été chanteuse pour des publicités avant la période Dance que vous connaissez, ce fût un bon enseignement pour tout ce qui est techniques de studio, et bien sûr la musique est une véritable passion, c’est mon premier amour.

 

Le début des années 90 ; ce fût une période formidable, j’étais entourée à l’époque de danseurs , qui comme mes musiciens actuellement, formaient un véritable groupe à mes côtés.

J’ai gardé le contact avec la plupart d’entre eux, on se donne des nouvelles, nous avons partagé pas mal de choses ensemble, les tournées des discothèques, un voyage jusqu’à la Réunion, et puis la route ça ressert les liens.

 

Mon producteur de l’époque Jean Patrick Allouche a eût l’idée de contacter la radio Maxximum, nous avons rencontré Fred Rister qui a accepté de travailler avec moi, c’est par ailleurs un vrai musicien, qui frappait la rythmique des titres sur son pad, nous avons été rejoints dans l’aventure par Bruno Sanchioni venu tout droit de Belgique et nous avons commencé à travailler sur un titre, pour la petite anecdote nous cherchions un refrain pêchu et l’idée nous est venue dans un café en discutant entre nous comme un joke.

Le titre I Wanna Be Your Lover Too après avoir été enregistré au studio Chauve souris à d’abord commencé à être joué à la radio, il était playlisté jusqu’à 6 fois par jour par Michael Bourgeois le programmateur de Maxximum.

C’est la rentrée 1990 que nous avons été contactés par les maisons de disques, et que nous avons été signés chez Sony qui créait alors le label Dance Pool.

C était une époque très différente de celle actuelle ; et je dois avouer que les artistes dits de Dance Music n’avaient pas la réputation d’être de véritables chanteurs alors que nous l’étions.

 

Pourquoi y a t-il eut une longue pause entre guillemets dans ta carrière ?

Après Nightbuzz mon premier album, j’ai eu une prise de conscience un soir de gala aux bains douches, j’avais cette sensation d’avoir bouclé la boucle, de ne plus avancer, de tourner en rond.

J’ai eu cette envie d’arrêter, et j’avais aussi le désir d’être mère, ce fût un break nécessaire et salutaire.

Mon fils Niels est né en 1995, je lui ai transmis mon amour pour la musique, il sera d’ailleurs à mes côtés lors de mon concert au Sunset à Paris le 7 mars prochain, et il était déjà monté sur scène avec moi pour deux titres lors du gala à l’Unesco.

J’ai continué à avoir une vie dans la musique, c’est juste le fait de sortir des disques qui c’est arrêter.

J’ai coaché de jeunes artistes, les aidant à trouver leur voix, j’ai animé une chorale gospel également, et puis j’ai été recontactée par Jean De Aguilar ( le futur producteur de l’album A Shade Of Blue) pour enregistrer des génériques de dessins animés notamment Toromiro.

 

Tu es revenue sur le devant de la scène en tant qu’artiste Jazz, c’était une évidence pour toi cette évolution artistique ? ou aurais tu déjà aimé commencer ta carrière dans ce style musical ?

J’ai repris le chemin des petits clubs progressivement, en interprétant des standards jazz guitare-voix notamment ceux de Billie Holiday le nec plus ultra en la matière, c’est vraiment une icône pour moi, j’adore sa voix et sa musique.

 

Pour répondre à ta question, sincèrement le jazz n’était pas une évidence, et surtout pas dans l’optique de faire un disque, on s’est tout simplement rendus compte que le public aimait ce que l’on proposait et qu’il était demandeur.

 

L’album A Shade Of Blue par exemple est à la croisée du Jazz et de la Soul, le Jazz étant quelque chose de vivant, il passe indéniablement par la scène, c’est le moment présent, on peut faire durer des morceaux beaucoup plus longtemps juste au feeling.

Mon band vient de divers horizons, le batteur a travaillé avec le groupe No One Is Innocent, donc très Rock, le bassiste est Funky, le saxophoniste quant à lui peut faire des impros sur des mixes de Dj et la choriste est très Gospel.

 

En 2012, pour l’Ep Soul Train, ça a été ma révolution, c’était la première fois que j’étais à l’initiative de cet album co produit par l’association Jazzit !

J’avais l’envie de monter un groupe, de faire de la scène, alors pourquoi pas un disque.

C’était une évidence pour moi.

Le mode de consommation de la musique ayant évolué, un artiste n’est plus obligé d’attendre pour faire un album, on peut enregistrer régulièrement des Eps afin de faire découvrir notre travail sur le moment, et puis après nous avons eu assez de titres pour faire l’album The Promise sorti en 2014 avec lequel nous avons fait escale au Café De La Danse à Paris.

 

Ton actualité 2015 c’est l’arrivée d’un nouveau Ep baptisé Black Fanfare et financé via le site participatif Kiss Kiss Bank Bank, un concert notamment le 7 mars prochain au Sunset Jazz Club à Paris et le 13 mars à Chambry.

 

Tu as récolté très rapidement la mise pour financer cet album, quelle relation as tu avec le public qui t’est fidèle ?

Une partie seulement du projet a été proposé via le site participatif, le reste étant financé par l’association Jazzit ! et par moi-même.

Un tel élan et bien c’est fabuleux, cette participation, cette force, c’est tout ceci qui te montre que le public croit en toi. 

C’est un véritable réseau de fidèles qui te suivent et qui s’agrandit à chaque concert.

Les personnes ayant participé au financement recevront différents présents, invitations aux concerts, le disque bien entendu, et des petites surprises artistiques…

 

Comment se prépare une série de concerts ? Tu as un entraînement particulier physique et vocal ?

 

Il n’y a pas de secret, il faut toujours travailler, avoir un bon entraînement physique et vocal non stop, comme je suis toujours dans l’animation je suis obligatoirement dans la technique, et à titre personnel je travaille toujours les chansons.

 

Tu faisais partie du collectif Les Reines De Saba, peux tu nous en dire plus ?

Les reines de Saba n’existent plus depuis l’année passée, mais nous remontons un ensemble vocal appelé Les Coquettes avec ma choriste Stéphanie Malsa et Cindy Demichel.

Nous seront prêtes vers le mois de septembre à peu près.

Le but d’une telle formation étant le plaisir du chant avec d’autres voix.

 

Que trouve t-on sur l’Ipod d’Abyale ?

L’artiste prend son téléphone, et énumère un longue liste d’artistes reflétant une véritable culture musicale, des goûts très éclectiques, du jazz, de l’electro, des tubes de la motown, du classique, des bandes originales de films… voici un florilège de sa réponse :

 

Quelques grands noms de la Soul musique comme Curtis Mayfield, The Temptations, The Jackson 5, Gladys Knight, Stevie Wonder, Kc & The Sunshine Band, Candi Staton mais aussi des artistes plus contemporains comme Seal, Aloe Blacc, Mary J Blige, Bruno Mars, The Roots, John Legend…

 

Des artistes plus récents comme Sia, Nico & Vinz, Emeli Sande ( le titre Beneath Your Beautiful ), Stromaé et son titre Tous les mêmes avec ses cuivres entêtants , Coldplay, Florence and the Machines mais aussi Disclosure ou Pharell et l’incontournable Happy.

 

On y retrouve bien sûr des artistes Jazz comme Billie Holiday et Jamie Cullum .

 

Des bandes originales de films comme The Saphires, Searching for Sugar Man, Populaire ou la musique de Henry Mancini.

 

Et puis pele mele , des coups de cœur de l’artiste, Eliane Elias, Tigran Hamasyan, Trombone Shorty, Lise Right, James Blake, ou Robert Johnson ( archives blues des années 30) mais aussi quelques morceaux de musique classique.

 

 

Un très grand merci à Abyale pour ce moment de réel partage fort enrichissant chargé d’humour et de complicité.

 

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Photo: D.Martigne