Charlie, t’iras pas au Paradis ?

Donner un avis, un ressenti ou tout simplement relater des faits sur une telle tragédie n’est jamais chose facile. Les premiers mots qui viennent à l’esprit sont indignation, incompréhension, colère, tristesse,…. Des mots qui prouvent qu’avant toute chose, nous faisons partie de ce que l’on appelle la race humaine. Parlons-en justement de cette humanité, pouvons-nous encore prétendre à ce mot quand le sang coule pour quelques coups de crayon ?

Après les émotions, restons sur nos gardes, ne tombons pas dans un piège si largement tendu. Ne nous empressons pas de faire des conclusions hâtives et sans fondement. Amenons-nous à la réflexion ! Posons-nous les bonnes questions. Gardons un esprit critique !

Le monde de la presse vient de subir de très lourdes pertes dans ses puissants défenseurs. Ceux de la dénonciation, de l’ironie, de la satire… Mais avant toute chose, l’humanité vient de perdre des hommes. Qu’ils soient policiers, civiles, journalistes ou autres, le sang ne devrait jamais couler. Défendre une idée ne se doit jamais d’ôter la vie d’autrui ; chose que deux individus ont lâchement entrepris et réalisé au nom d’une idéologie religieuse. Mais comme dit précédemment, ne tombons pas dans ce piège ! Ne confondons pas l’extrémisme avec la foi d’autres religieux qui interprètent les écrits différemment. Malgré cela, n’oublions pas non plus que pour d’autres convictions, le sang a déjà coulé plus d’une fois…. Rappelons-nous nos livres d’Histoire, le christianisme extrémiste en a déjà fait autant (pour ne citer qu’un exemple). Toute forme de fanatisme est dangereuse ! Qu’il soit politique, religieux ou idéologique.

Mais attention à ne pas également tomber dans une hypocrisie voire une victimisation qui pourrait, elle aussi, être tout aussi dangereuse et dévastatrice. Gardons notre libre arbitre, ne soyons pas de vulgaires moutons totalement dénués d’objectivité et obligés de se voir imposer des idées relatées par certaines médiatisations manipulées et manipulatrices. Ne tombons pas dans des extrêmes qui pourraient s’imposer à nous, que ce soit un discours ou un écrit, ou autres qui auraient tendance à influencer la pensée. Soyons athée, apolitique, soyons dans un principe humain et non idéalisé face à une situation comme celle-ci. Ne laissons pas l’émotion prendre le dessus sur le bon sens.

Nos pensées vont vers toutes les personnes touchées de loin ou de près par cette tragédie. Les victimes ne sont pas les premières mais nous ne pouvons qu’espérer qu’elles soient les dernières. Rêvons d’un monde ou la liberté, l’égalité, la fraternité ne sont pas que des mots…

Cindy Longree, Journaliste/Reporter pour Influence Le Site
08/01/2015