MUSE compte parmi les plus grands groupes de rock alternatif actuels. En ce début octobre, le groupe propose son sixième album : THE 2ND LAW. Et un nouvel album de MUSE est toujours un événement.

 

Enregistré entre Londres et Los Angeles, ce sixième opus se démarque des précédents. Le trio a puisé dans diverses inspirations : des années 80 aux groupes tels Justice ou Skrillex mais aussi dans la paternité du leader Matthew Bellamy ainsi que dans le dernier courant à la mode qu’est le dubstep (= mutation du speed-garage et du 2-step, bref un terme fourre-tout de distorsion musicale qui englobe un grande variété de courants musicaux spécifiques et dont la définition demeure assez vague). De manière globale, l’album se veut plus intimiste, plus personnel ; il est plus calme et apaisé que les précédents, probablement dû à la paternité du leader. D’ailleurs, on entend les battements de cœur du bébé aux balbutiements du titre « Follow Me » – battements enregistrés au moyen d’un téléphone portable.

Chaque album de MUSE est une expérience auditive étrange et bizarre, une aventure un peu chaotique tant leur musique, située quelque part entre rock progressif et orchestre symphonique avec des intrusions d’électro et de classique, me déboussole. Ici un orchestre à cordes, un accordéon, une trompette et des percussions indiennes complètent le tableau. Une richesse pour certains, un capharnaüm pour d’autres. L’un des morceaux est qualifié par son leader himself d' »odyssée rap-jazz gangsta chrétien alliant le flamenco et la musique de cowboy psychédélique« . Ne serait-ce pas un peu beaucoup trop pour une seule et même chanson ?

 

 Dans la continuité d’un enseignement magistral, le groupe se penche sur la deuxième loi de la thermodynamique ou principe de Carnot qui introduit le principe d’entropie. (Ça rappelle des souvenirs à certains sur les bancs de la fac ? Pour plus d’infos, replongez-vous dans vos cours !). La thématique est concrètement abordée dans les 2 derniers titres de l’album : « Unsustainable » (non renouvelable in french) traite de l’énergie gaspillée par l’Homme, sujet cher aux membres. Une voix robotique assène tel un professeur des écoles les bases de l’entropie. « Isolated System » propose un dernier thème musical conceptuel qui s’achève sur une voix féminine qui répète en boucle système isolé.

 

 « Survival« , titre rock sans surprise avec chœurs et guitare électrique, a été choisi comme hymne des J.O. de Londres. Il a généré une amère polémique partageant et les fans et le public si bien que le titre a vite disparu des charts. Quant au reste de l’album, si vous n’appréciez pas MUSE, je ne développerais pas plus longtemps. Aventuriers des voyages  sonores de l’extrême et de l’étrange, risquez-vous-y. Sachez juste que Matthew Bellamy ne pose sa voix que sur 8 titres au total, deux sont interprétés par le bassiste Christopher Wolstenholme, les autres sont musicaux.

 

Arrêtons-nous aussi sur la pochette très originale et créative de l’album. Le groupe nous avait déjà proposé une intéressante pochette pour l’album Resistance. Non il ne s’agit pas de la vision artistique d’un peintre fou sous l’emprise de substances illicites. L’image a été générée par le Human Connectome Project et représente l’ensemble de connexions neuronales du cerveau représentés sous forme de fils de couleurs et la manière dont nous traitons l’information à partir de ces couleurs.

 

Conclusion : MUSE propose un album inclassable, déconcertant et inégal. En tout cas, force est de constater que MUSE est capable de se renouveler à chaque fois et sait encore surprendre. On aime ou on déteste. Dominic Howard, le batteur, a déclaré de manière provoc’ : « Si on déteste, c’est cool. Au moins, ça provoque quelque chose. »