Bruno et Vincent

Bruno et Vincent Counard sont plus connus sous le nom des Frères Taloche, ce fameux duo comique qui nous vient de Belgique et qui rencontre un succès également chez nous depuis 17 ans. Leur nouveau spectacle vient de commencer le 1er septembre au Théâtre Trévise et ils vous y donnent rendez-vous jusqu’en janvier 2010, avant de partir en tournée. Le lendemain de la 1ère et à quelques heures à peine de monter sur scène Vincent avait accepté de répondre à nos questions pour vous.

 

Vous avez joué votre spectacle pour la 1ere fois hier devant un public, comment cela s’est passé ?

Pour être franc, super bien, les artistes on n’aime pas trop les premières, c’est toujours un peu inquiétant, on a le trac, ce n’est jamais un moment que l’on attend avec impatience et nous ça a été vraiment magique, une salle complète et même le beau cadeau d’avoir une standing ovation. Le public nous a porté, on s’est bien amusé, c’était assez chouette.

Ce soir vous serez également sur scène, comment vous sentez vous à  2 heures de jouer ?

C’est toujours un peu l’appréhension de la seconde, quand une première se passe bien on a peut être un peu tendance à relâcher son attention et parfois les secondes sont parfois moins bien. La je suis au théâtre, on va de suite après aller faire quelques petits réglages et des répétitions pour que ce soit parfait. On espère que la série sera à la hauteur.

Ce spectacle a comme d’habitude était coécrit avec votre frère, avez-vous une méthode particulière pour travailler en famille ?

En fait je ne pense pas que ce soit le fait d’être frère qui fait qu’on ait une méthode particulière mais on a une grande complicité depuis toujours. Dans l’écriture on a une complémentarité ce qui fait que depuis 16 ans et demi on écrit tout à 2.

Vous écrivez tous les 2 ou l’un plus que l’autre ?

On n’a jamais vraiment quantifié le nombre d’idées, ca se fait de façon simple, au fil de l’année on écrit des petites idées sur du papier et quand on décide d’écrire un nouveau spectacle tous les 3 ou 4 ans ont met en commun toutes les petites idées. On regarde si ca intéresse l’autre et par exemple sur une vingtaine d’idées on va en garder 10 et les retravailler pour donner naissance au spectacle.

Justement les 3 ou 4 ans entre chaque spectacle c’est un temps nécessaire pour vous ?

C’est surtout un temps pour faire tourner le spectacle, on a la chance de tourner beaucoup en France, en Suisse, en Belgique et aussi au Québec parfois. Chaque spectacle on le joue à peu près 300 fois donc ca prend du temps de le faire vivre. Par contre l’écriture a proprement parler du nouveau on va s’y mettre vraiment dans les 6 derniers mois.

Par contre vous ne vous mettez pas en scène vous-même, pourquoi le choix d’une aide extérieure ?

C’est un choix et aussi une rencontre à savoir Emmanuel Vacca, c’est lui qui nous met en scène depuis 1996. On l’a rencontré via le Mime Marceau et on s’est tout de suite très bien entendu et on s’est rendu compte qu’il avait un œil burlesque. Pour ce genre a part entière on ne peut pas faire n’importe quoi en mise en scène, vu le passé d’Emmanuel, c’est très important qu’on ait un œil extérieur une fois qu’on a fini d’écrire les sketches. Le spectacle n’aurait pas la même saveur sans lui, son regard et très précieux.

Pouvez-vous nous parler un peu des thèmes abordés dans ce nouveau spectacle ?

Bien sur. Il y a plusieurs thèmes car une fois de plus notre spectacle n’a pas de titre, c’est une volonté de notre part car nos sketches n’ont jamais de lien entre eux. Dans les thèmes du nouveau il y a quelque chose qu’on n’avait jamais abordé c’est par exemple le thème de l’enterrement, comme quoi on peut en rire. On s’est rendu compte qu’aux enterrements y a souvent les mêmes problèmes, les portes qui craquent, les enfants qui font du bruit, le micro du prêtre qui ne fonctionne pas … Tout le monde s’y retrouve et celui-ci à beaucoup de succès. Il y a aussi un thème sur la plage, l’inspiration est simple, sur une plage des gens qui ne se connaissent pas et doivent se côtoyer de très prêt car il y a peu de place. On est parti dans une histoire de 2 gars qui ne se connaissent pas mais qui deviennent complice. Il y a aussi les jeux vidéos, on en a crée un plus vrai que nature, l’un de nous est vraiment dans le jeu vidéo, un jeu en 3D avec aussi beaucoup de succès.

Vous mélangez encore numéros visuels, mimes, burlesques, d’où vient cette idée de mixer ces genres sur scène ?

A la base c’est vraiment quelque chose qui nous faisait envie. C’est notre univers, à l’heure ou il y a beaucoup de stand up avec des gens qui parlent en bougeant peu, nous on a toujours eu le goût du burlesque. On a regardé les films de De Funès, Jacques Tati, plus proche de nous Mister Bean, c’est vraiment ce secteur ça qu’on aime et on a pu en vivre sans faire de concession. A notre grande surprise on est très très peu sur ce créneau on ne sait toujours pas pourquoi, excepté Shirley et Dino un peu le côté Music Hall. Si on devait faire des sketches de situation on ne serait surement pas aussi bon.

Une chose qui ne change jamais également ce sont vos costumes, ont-ils une histoire au départ ?

Non pas vraiment d’histoire, en fait la première fois qu’on a dû jouer un spectacle on était en retard et on n’avait pas d’idée précise de costume. La chemise blanche, les bretelles et le pantalon de grand père sont venus comme ça, en pensant qu’après on ferait autre chose et finalement on aime bien et ca nous colle à la peau. On s’est dit qu’on garderait aussi ça pour le nouveau.

En parlant des autres comiques, avez-vous le temps parfois d’aller voir les spectacles des autres ?

Moi j’aime bien aller voir les spectacles mais malheureusement je n’ai pas assez de temps pour le faire. En plus de jouer je fais de la production pour Virginie Hocq, ça me prend du temps et le soir souvent je joue. Par contre au festival d’Avignon j’ai vu beaucoup de choses et sinon je les regarde en vidéo, je m’intéresse beaucoup à l’humour.

Quand vous partez en tournée, l’humour visuel est-il toujours aussi bien perçu et accueilli selon les pays ?

Oui. Dans les 4 pays cités tout à l’heure on adapte rien nous, jamais, et on s’aperçoit que ce genre d’humour passe partout. On n’a jamais ressenti de grandes différences entre les publics. On n’utilise pas l’actualité ou des références précises qui ne passeraient pas partout comme pour d’autres humoristes. C’est un beau cadeau de voir que cela fonctionne partout.

Vous aimeriez vous produire dans d’autres pays ?

Oui, on a eu  quelques expériences assez riches en Allemagne dans un festival, on en a fait un aussi en Espagne et cela marche bien. On nous demande pourquoi on n’y va pas plus alors tout simplement parce que l’on n’y ait pas connu et il faut repartir à zéro. Ce n’est pas grave bien au contraire mais comme on a tellement de travail dans les 4 pays francophones on a jamais prit la décision de dire allez on arrête ici 2 ans pour se lancer ailleurs.

Sur INFLUENCE notre tradition est de laisser le mot de la fin, si vous le voulez bien.

J’ai trouvé cette interview très intéressante et à vos lecteurs j’espère qu’à travers ces quelques mots j’ai pu faire traverser une passion réelle et sincère et qui pourquoi pas leur donnera envie de venir nous voir en vrai.
 

 

Quelques dates de tournée sont déjà programmées, pour plus d’infos cliquez ici (http://taloche.corniaudandco.com).