« Je veux tout », comment résister à ce cri du cœur que l’on entend sur nos ondes? La chanteuse qui nous dit ça dans son premier single est Ariane Moffatt, chanteuse venue du Canada mais de manière plus intimiste que certaines compatriotes.

 

Après un duo avec M sur « La bonne étoile », première occasion de connaître sa voix en France pour celles et ceux qui ne la connaissaient pas, voici qu’elle nous propose son album « Tous les sens ». C’est le 3ème album d’Ariane et sa carrière dans son pays ne faiblit pas, le public français devrait l’adopter très facilement et la tournée de novembre 2009 devrait lui faire comprendre à quel point on l’aime.

 

Je vous laisse découvrir ce petit bout de femme tout en énergie qui mérite vraiment sa place dans la musique.


 


Tu viens de sortir ton 3ème album qui est le 1er chez nous, étais-tu un peu stressée avant cette sortie dans un autre pays ?

 

Oui un peu dans le sens ou ce n’est pas quelque chose que je prends complètement à la légère, même si mon 2ème album était sorti en France sous le label Virgin, c’est un défi qui continue je dirais. Ca fait quelques mois que je prépare la sortie en France, ce qui est moins stressant c’est que chez moi j’ai la chance d’avoir un succès bien installé déjà donc ma vie ne dépend pas d’un grand succès ou non en France (rires). C’est une belle expérience de vie.

 

Je t’ai découvert grâce au duo avec –M-, est-ce cette chanson qui t’a permise d’ouvrir des portes en France ?

 

Ma première arrivée en France c’était tout d’abord à Belfort, dans un festival ou j’avais gagné un concours scolaire. Le prix était d’aller à Belfort faire une dizaine de dates dans un tout petit festival. Après quand j’ai sorti mon premier album je suis venue faire les rencontres de la Francophonie, une espèce de show case. Et le vrai début c’est en 2004 mon arrivée avec M. Après mon premier album je ne voulais plus faire de la musique, j’en avais marre du show business, je voulais partir en Afrique. Une semaine avant que ca se fasse Mathieu Chédid est venu jouer au Québec, il a entendu un remix de « La bonne étoile » que j’avais fait et il a voulu chanter avec moi. Il m’a ramené à Paris pour faire « La musicale » en duo, j’avais mes vaccins de prêt et j’ai tout changé pour les guitares et j’ai suivi. Je me suis installée chez un ami à lui et ce séjour m’a permis des rencontres avec Albin de La Simone, Mathieu Boogaerts, que des personnes vraiment intéressantes. J’ai travaillé avec la manageuse de M et c’est le début de mon histoire en France.

 

En écoutant cet album on passe de chansons folk à des chansons joyeuses et quelques ballades. Est-ce de là que vient l’idée d’appeler l’album « Tous les sens » ?

 

Non, ce n’est pas vraiment dans le sens des directions mais c’est plus les 5 sens, la sensualité des sens, le désir de tout vivre à fond. Il y a diversité musicale mais c’est assez ce qui me caractérise dans mes 3 albums.

 

Le premier single s’intitule « Je veux tout » et il est accompagné d’un clip assez « fou », as-tu participé à l’élaboration du scénario ?

 

J’ai fait des rencontres avec le réalisateur assez tôt, l’idée venait de lui avec cette accumulation d’objets et sur le tournage après y a eu des moments de folie spontanée. Ce n’était pas mon concept mais je me suis bien mêlé dedans.

 

On peut découvrir aussi la chanson « Jeudi 17 mai » qui a un texte assez fort voir presque engagé, est-ce que tu te sers parfois de tes chansons pour faire passer des messages ?

 

Pas vraiment, je ne suis pas trop dans cet esprit là, mon écriture est assez intimiste mais quand je me sens concernée par un sujet je peux en parler effectivement. Pour jeudi 17 mai, un matin comme ça devant la presse j’ai vu tellement de mauvaises nouvelles. Je me suis dit c’est tous les jours comme ça et j’ai eu envie de cristalliser le temps et d’en faire une chanson.

 

A la fin du disque il y a 2 collaborations avec Yaël Naim, comment est née cette rencontre et ce travail en commun ?

Ca remonte justement à la maison de la radio, sur le plateau j’étais entourée d’artistes de tous les pays francophones et Yaël Naim était là pour accompagner une amie. Après l’émission je l’ai entendu pour la première fois jouer du piano, c’était une espèce d’ange habité par la musique. On s’est connu ce soir là et myspace nous a rassemblés par la suite, on se faisait coucou régulièrement. Sur Paris on se voyait souvent et on créée des petites choses ensemble. Pour la sortie de l’album on m’a dit que ca serait bien d’avoir quelque chose de différent que la version canadienne donc j’ai lancé l’idée de faire quelque chose avec Yaël Naim.

 

Dans le livret tu remercies entre autres Julien Doré, peut-on connaître les liens qui vous rapprochent ?

 

Il était venu l’année passée chanter pour les 400 ans de la ville de Québec, ou il y avait tous nos grands de la chanson et des artistes français. On nous à fait faire un duo ensemble, on ne se connaissait pas et il fallait qu’on fasse « Linberg » de Charlebois. On s’est bien entendu, on a fait la fête après et il a parlé de moi à Columbia car je venais de quitter Virgin, il a été un outil déclencheur qui m’a permis de signer mon contrat ici et ensuite j’ai fait des premières parties de sa tournée.

 

Justement quelques dates sont programmées en France, y aura-t-il une tournée française prochainement ?

 

Oui bien sur, tout le mois de novembre 2009 est entrain de se boucler et il y aura aussi le mois de Mars 2010 consacré à la tournée. Je jongle car l’album « Tous les sens » est sorti l’an dernier mais il est encore actif chez nous et je vais faire ma tournée d’automne au Québec.

 

Tu as déjà une idée de ce que le spectateur pourra voir sur scène ?

 

Je suis avec des musiciens français, on est 4 et j’ai essayé de garder les morceaux électro, que ce soit présent et donc ca déménage pas mal sur les dates qu’on a déjà faites. Mais je te dis ça alors que je ne sais pas comment ca va se passer en novembre (rires), je ne sais pas d’où seront mes musiciens, et il y aura surement de l’acoustique et de l’électro, un spectacle un peu maniaco-dépressif (rires)

 

Dans ton pays tu as déjà remporté pas moins de 11 Félix (équivalent de nos victoires de la musique NDLR), est-ce que les prix sont importants pour toi?

 

Ce n’est nettement pas mon objectif de base de mon art et de mon métier, maintenant ca fait toujours plaisir de savoir qu’il y a une reconnaissance de l’industrie et du public. Ce qui fait plaisir c’est par exemple la chanson « Je veux tout » qui a été chanson de l’année et ça c’est un vote du public, ça à plus de poids pour moi.

 

Une autre rencontre également, celle avec Amandine Bourgeois pour qui tu as écrit « L’homme de la situation », écrire pour les autres c’est quelque chose que tu  apprécies ?

 

Je l’ai pas beaucoup fait, là ca s’est super bien passé, je ne connaissais pas Amandine, c’est comme faire un vêtement pour quelqu’un. Je l’ai fait en collaboration avec Franck Dewaere qui a écrit quelques titres sur mon album donc c’était sympa.

 

Avant de finir aurais-tu un petit mot à faire passer à nos lecteurs comme le veux notre tradition ?

 

Dans cet ère ou l’on consomme énormément de chansons, on oublie d’écouter des albums, et c’est dommage car parfois en écoutant tout l’album on peut éviter de passer à côté d’un univers de l’artiste.

 

L’album « Tous les sens » est disponible dans les bacs des disquaires

On vous laisse avec le fameux clip, « Je veux tout »:

 

Ariane Moffatt – Je Veux Tout
envoyé par DerriereLesPlanches. – Clip, interview et concert.