La photo est de GOUET Nathalie

Pep’s c’est bien évidemment la chanson « Liberta » qui passe sur toutes les ondes et qui pourtant n’est pas une nouvelle chanson du groupe mais plutôt ce que l’on pourrait appeler un classique. Le single est entré numéro 1 des ventes de singles en France.

 

Pep’s c’est aussi un chanteur généreux, sympa et très simple qui a accepté de répondre à mes questions pour Influence dans un moment de détente et de complicité. Il nous parle de son parcours et de ses projets.

 

J’espère que vous prendrez autant de plaisir à lire cette interview que j’ai eu à la réaliser pour vous.

1 / Vous avez sorti votre nouvel album  « Utopies dans le décor » qui est en réalité votre 2ème album (avec également 2 maxis 6 titres) comment expliquez-vous que celui-ci ait e succès qu’on lui connaît ? Et est-ce facile à gérer cette nouvelle notoriété et la pression ?

 

J’explique ça car au fur et à mesure que notre histoire est passée on a réussi à se structurer. On est parti de rien, de mon association et avec quelques sous pour produire mon album déjà en 2000, ensuite on a monté notre label avec mes musiciens en 2003 et on a produit « au sourire de l’âme » encore avec nos moyens et on a réussi à se faire distribuer un peu par les distributions indépendantes. Ce qui explique ce succès la, c’est la rencontre avec Mike des Sinsemillia , son réseau niveau attaché de presse, sa façon de produire l’album avec Laurent Gueneau et la visibilité qu’on a eu grâce à nos agents. Et je pense que c’est un album qui tombe au moment ou les gens ont besoin d’espoir et de rêves dans ce monde un peu moisi. Le rêve c’est le nerf de la guerre pour les prochaines années, en tout cas moi j’en ai besoin et je suppose que je suis pas tout seul

 

2 / Laurent Gueneau qui a produit l’album à également travaillé pour Zazie ou Césaria Evora, comment est née cette rencontre ?

 

Avec Laurent la rencontre c’était un peu avant l’album, c’est Mike qui me l’a présenté. C’est un mec super calme qui à pleins d’histoires et qui a réussi à canaliser et gérer mes émotions, à me faire développer dans chaque phrase une émotion et à structurer ma musique. Aller à l’essentiel car c’est un sorcier du son et quelqu’un de génial.

 

3 / Les musiciens qui vous accompagnent sont presque tous des amis d’enfance, est-ce plus simple pour le travail ou au contraire plus compliqué ?

 

C’est plus simple pour beaucoup de choses et des fois c’est un peu plus dur pour certaines autres. Mais c’est quand même beaucoup plus simple dans le sens où je leur fais vraiment confiance, ce que j’ai du mal à faire d’habitude. Nous on a une confiance absolue en nous tous, on sait qu’on se lâchera jamais et c’est hyper important surtout la on est parti dans un tourbillon médiatique et il faut faire très attention et a 90% c’est plus simple. Après au niveau humain c’est parfois tendu car il y a l’affectif qui entre en jeu, je ne me conçois pas faire de la musique avec des machines il faut que ce soit des gens que j’apprécie humainement et qui me connaissent par cœur. Il y a une espèce de communication naturelle comme des automatismes et quand on pose une chanson ça peux se faire très vite.

 

4 /  On y retrouve les chansons « J’te serre » et « Tristan » qui existaient déjà, ce sont vos chansons fétiches ?

 

Alors « Tristan » en fait c’est un poème que j’avais écrit pour la disparition de mon meilleur ami (Tristan Picot un des meilleurs snowboarder Français) et j’ai pas réussi à le mettre en musique avant ce texte car c’était trop lourd. Et je trouvais ça pas bien pour sa famille, sinon je l’ai fait assez rapidement tout seul et après j’ai travaillé avec Thierry Châtelain qui est le frère de mon éditeur, il m’a fait les arrangements dessus. C’est une chanson qui marque un fort moment de ma vie.

 

Pour « J’te serre » j’ai écrit cette chanson à peine 3 semaines avant de la poser c’était limite une maquette et on la posée version brut sur « En attendant ». C’est marrant car pour les musiciens on à la version brut et maintenant la version studio c’est intéressant sur le point tu vois de quoi tu pars et ou tu arrive avec.


5 / Il y a également bien sur « Liberta », cela fait 8 ans que vous la chantez et encore plus maintenant avec la promotion, il n’y a pas des moments ou vous en avez marre ?

 

La d’accord c’est une vieille chanson (rires), mais franchement quand j’en aurais marre de chanter j’arrêterais. Ce n’est pas ma chanson c’est avant tout celle du public, ils l’ont plébiscité depuis le départ, moi quand je la joue, je joue pas la chanson mais je joue avec. La meilleure chose que je sais faire dans la vie c’est jouer et chanter, heureusement ou malheureusement dirons certains, alors quand je vois le public qui chante cette chanson par cœur, ça serrais cracher dans la soupe de dire que j’en ai marre de la chanter. C’est une chance d’avoir une chanson comme ça et j’espère que j’en aurais pleins.

 

6 / Grâce à tout votre travail vous étiez même nominé aux victoires de la musique pour le groupe révélation du public, comment avez-vous appris et vécu cette annonce ?

 

Je l’ai apprise au moment ou il l’annonce pas avant. Autrement pour le résultat j’ai été déçu, depuis tout petit j’ai un esprit de compétition j’ai été élevé dans cet esprit là. Après c’est très bien pour le hip hop français que Seyfu l’ai eue car c’est la première fois qu’ils ont une révélation du public. Mais je pars du principe que la vie est un combat, comme dirais IAM, « un combat à base de coups bas » donc il faut y aller mais pour moi c’est un combat pacifique et mon but à moi c’est pas de décrocher ce prix c’est d’être intermittent et je suis sur un super label en plus. C’est un rêve d’enfant quand on avait 12 ans et qu’on grattait la guitare donc que demande le peuple.

 

7 / Et justement vous étiez seul sur scène comme à chaque passage télé alors que Pep’s est un groupe, y a-t-il une raison particulière ?

 

La raison particulière c’est parce que c’est « Liberta ». C’est la seule raison mais sinon c’est aussi une raison de budget c’est que je peux jouer en live car aux victoires c’est forcement en live. Après sur tous les autres plateaux télé ou tu me verra seul pour d’autres chansons c’est parce que si je peux venir avec mes musiciens, je viens avec eux, mais si on me dit que je dois jouer en PVO (c’est-à-dire le chanteur en live et les musiciens qui font sembler de jouer) je ne suis pas d’accord et je préfère venir seul avec ma guitare et être en direct.

 

8 / Vos chansons sont tout à tour poétiques, entraînantes, calmes, dans quel état d’esprit ou conditions les écrivez-vous en général ?

 

Cela dépends des chansons, certaines je les ai écrites au petit matin après des bonnes soirées, mais en général j’écrits beaucoup la nuit. Et pour les textes un peu plus lourd ou grave souvent je les ai écrits quand je suis seul ou alors dans le Vercors quand j’ai le temps de me poser et parfois la page reste blanche et parfois elle se remplit. C’est toujours une écriture spontanée en tout cas c’est peut être pour ça que certains thèmes reviennent toujours mais c’est rarement sur le quotidien, ce n’est pas de la chanson réaliste.

 

9 / Vous sentez-vous proche de la nouvelle scène actuelle dans les écrits ou dans le style musical ?

 

Alors de la scène française actuelle non pas trop, sans vouloir être prétentieux surtout (rires). Je me sens beaucoup plus proche de « M » (Mathieu Chédid) que de la chanson réaliste et encore pas pour les textes car il a sa manière à lui et moi je puisse plutôt dans mes influences musicales. Mais j’admire « M » et sa façon d’écrire, c’est quelqu’un de très talentueux et qui fait de très belles chansons comme par exemple « La fleur ».  Et il faut aussi qu’il y ai du renouveau dans la chanson française, on voit souvent les mêmes gens et c’est bien qu’il y en ai d’autres qui poussent derrière ça change.

10 / L’accueil du public à t’il changé depuis que vous êtes beaucoup plus médiatisé par rapport aux nombreux concerts que vous donniez depuis vos débuts ?

 

En ce moment en tournée les concerts sont de plus en plus puissants, de plus en plus de retour et d’émotion dans le public, on sent qu’il se passe quelque chose. On remplit beaucoup de salles, on se rend bien compte de l’espère de Buzz. Les gens sont à fond et j’espère que ça va durer et qu’on se prépare de belles années devant nous, en tout cas on fera toujours de la scène en restant nous même. On va aussi se prendre le temps de faire des jolis albums pour le public et pas rentrer dans la technique de faire album sur album pour rester maître de notre création.

 

11 / Vous passez durant la tournée par Grenoble, chez vous, c’est une date qui fait un peu plus peur que les autres ou encore plus d’excitation ?

 

J’ai plus peur maintenant, car en gros on nous attend au rendez-vous et ça fait un peu peur. C’est chez moi donc j’espère que le public sera heureux et c’est la 1ère fois qu’en y jouant on aura un peu plus la pression mais on veux leur donner le maximum à la hauteur de leurs attentes.

 

12 / Pour conclure on laisse généralement à notre invité le mot de la fin ?

 

Moi je passerais un message à tous les petits groupes de province, qu’ils ne se découragent pas, que dans les moments difficiles ils s’accrochent. Qu’ils croient en leur amitié et qu’ils ne se séparent pas quand c’est difficile car c’est surtout là qu’il faut se serrer les coudes. Allez jouer partout, ne refusez jamais de dates et puis un jour la porte s’ouvrira j’en suis sur.